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Jordan’s Economic Crisis as a Regional Challenge: A Warning Call and a Strategic Opportunity

Based on discussions and analysis with Samuel Shay, entrepreneur and senior economic advisor to the Abraham Accords

The economic data recently published regarding Jordan’s condition is no longer a theoretical warning. It reflects a deep, unfolding, and dangerous crisis that threatens not only the Jordanian economy but the stability of the Hashemite Kingdom itself. A swelling public debt, high unemployment, the ongoing erosion of the middle class, and growing dependence on external aid together create a reality that, in an extreme scenario, could lead to political shock and regime change. A recent article published in Israel exposed the hard numbers. The real question is their regional meaning and what can be done now.

In conversations with Samuel Shay, one of the most prominent voices today in regional economic thinking around the Abraham Accords, a sharp and clear picture emerges: Jordan is a critical link in the stability chain of the Middle East. An economic collapse in Amman would not remain an internal matter. It would directly affect Israel, Saudi Arabia, Syria, and the entire space between the Mediterranean Sea and the Red Sea.

Debt, Frustration, and Political Risk

According to Shay, Jordan’s core problem is not only the level of debt, but the absence of real growth engines behind it. For years, the Jordanian economy has relied on services, foreign aid, and transfer payments, with a weak production base and agriculture that has never been implemented at a national scale. When debt reaches levels that restrict public investment, undermine the state’s ability to generate employment, and erode public trust, the risk becomes political and not merely economic.

In a volatile regional environment, where ideological, religious, and social pressures are waiting for any sign of governmental weakness, Jordan cannot afford another decade of stagnation.

The Abraham Accords as an Economic Anchor, Not Only a Diplomatic One

This is where a concept consistently advanced by Shay comes into focus: Jordan must be treated as a top priority within the economic expansion of the Abraham Accords. Not as a state receiving limited assistance, but as a partner in large scale strategic projects.

The logic is straightforward. Jordanian stability serves Israeli, Saudi, and international interests alike. Therefore, a proactive, coordinated, and properly funded initiative is required, one that connects Israel, Jordan, Saudi Arabia, and eventually Syria, around tangible growth engines.

The Agricultural Corridor from the Syrian Border to the Red Sea

One of the central ideas presented by Shay is the development of a continuous national agricultural corridor along the entire length of Jordan, from the Syrian border in the north to the Gulf of Aqaba in the south. This is not a collection of small projects, but a comprehensive national program that integrates water, land, technology, and markets.

Despite its desert image, Jordan can become a regional agricultural power if the right infrastructure is put in place. Investment in water, including desalination, conveyance, storage, and agricultural reuse, is a foundational requirement. Alongside this, the development of high value crops such as coffee, cocoa, and oil palm, combined with precision agriculture and Israeli and Saudi technologies, can generate export revenues, broad employment, and a local industrial value chain.

Five Billion Dollars Instead of Twenty Years of Stagnation

The estimated cost presented by Shay for an initial phase stands at approximately five billion dollars. This is not a trivial sum, but it is far lower than the economic and security damage that could result from a Jordanian collapse. It is an investment capable of providing a horizon of stability for the next twenty years.

The funding is intended not only for fields and water, but also for processing industries, logistics systems, employment zones, agricultural research centers, and integration with an advanced education and vocational training system. This is how an economy is built, not merely supported through aid.

The Broader Regional Impact

According to Shay, the success of such a program in Jordan would transform it from a weak, externally supported actor into a productive player at the heart of the region. It would strengthen Israel’s eastern border, deepen cooperation with Saudi Arabia, and eventually allow for cautious Syrian participation in civilian projects, provided political conditions mature.

Beyond that, it would send a clear message: the Abraham Accords are not only a diplomatic framework, but a platform for building stability through economy, employment, and a civilian future.

A Narrowing Window of Opportunity

The central message emerging from the discussions with Shay is urgency. Time is not working in Jordan’s favor. Each additional year of debt, unemployment, and frustration brings the kingdom closer to a boiling point. Precisely now, against the backdrop of regional turbulence, there is a window of opportunity to initiate a bold, coordinated, and visionary economic move.

Jordan is not a problem. It is a key. The question is whether the regional and international system will recognize this in time.

La crise économique de la Jordanie comme défi régional : un signal d’alerte et une opportunité stratégique

Basé sur des discussions et des analyses avec Samuel Shay, entrepreneur et conseiller économique senior des Accords d’Abraham

Les données économiques publiées récemment sur la situation de la Jordanie ne relèvent plus d’un simple avertissement théorique. Elles décrivent une crise profonde, évolutive et dangereuse, qui menace non seulement l’économie jordanienne mais aussi la stabilité du Royaume hachémite dans son ensemble. L’augmentation rapide de la dette publique, des niveaux élevés de chômage, l’érosion continue de la classe moyenne et une dépendance croissante à l’aide extérieure créent ensemble une réalité qui, dans un scénario extrême, pourrait conduire à un choc politique et à un changement de régime. Un article récemment publié en Israël a mis en lumière les chiffres bruts. La véritable question porte sur leur signification régionale et sur ce qu’il est possible de faire dès maintenant.

Dans les échanges avec Samuel Shay, l’une des voix les plus influentes aujourd’hui dans la réflexion économique régionale autour des Accords d’Abraham, une image claire et sans ambiguïté se dessine : la Jordanie est un maillon essentiel de la chaîne de stabilité du Moyen Orient. Un effondrement économique à Amman ne resterait pas une affaire interne. Il affecterait directement Israël, l’Arabie saoudite, la Syrie et l’ensemble de l’espace compris entre la mer Méditerranée et la mer Rouge.

Dette, frustration et risque politique

Selon Shay, le problème central de la Jordanie ne réside pas uniquement dans le niveau de sa dette, mais dans l’absence de véritables moteurs de croissance pour la soutenir. Depuis des années, l’économie jordanienne repose sur les services, l’aide étrangère et les transferts financiers, avec une base productive faible et une agriculture jamais développée à l’échelle nationale. Lorsque la dette atteint des niveaux qui limitent l’investissement public, affaiblissent la capacité de l’État à créer des emplois et érodent la confiance du public, le risque devient politique et non plus seulement économique.

Dans un environnement régional instable, où des pressions idéologiques, religieuses et sociales attendent la moindre faille du pouvoir, la Jordanie ne peut se permettre une nouvelle décennie de stagnation.

Les Accords d’Abraham comme ancrage économique et non seulement diplomatique

C’est ici qu’intervient une vision que Shay défend de manière constante : la Jordanie doit être considérée comme une priorité absolue dans l’expansion économique des Accords d’Abraham. Non pas comme un État recevant une aide ponctuelle, mais comme un partenaire de projets stratégiques de grande envergure.

La logique est simple. La stabilité jordanienne sert les intérêts israéliens, saoudiens et internationaux. Il est donc nécessaire de lancer une initiative proactive, coordonnée et correctement financée, reliant Israël, la Jordanie, l’Arabie saoudite et, à terme, la Syrie, autour de moteurs de croissance concrets.

Le corridor agricole du nord syrien à la mer Rouge

L’une des idées centrales avancées par Shay est le développement d’un corridor agricole national continu sur toute la longueur de la Jordanie, de la frontière syrienne au nord jusqu’au golfe d’Aqaba au sud. Il ne s’agit pas d’une série de petits projets, mais d’un programme national global intégrant l’eau, la terre, la technologie et les marchés.

Malgré son image désertique, la Jordanie peut devenir une puissance agricole régionale si les infrastructures adéquates sont mises en place. L’investissement dans l’eau, y compris le dessalement, le transport, le stockage et la réutilisation agricole, constitue une condition fondamentale. Parallèlement, le développement de cultures à forte valeur ajoutée comme le café, le cacao et le palmier à huile, combiné à l’agriculture de précision et aux technologies israéliennes et saoudiennes, peut générer des revenus d’exportation, une création d’emplois massive et une chaîne de valeur industrielle locale.

Cinq milliards de dollars au lieu de vingt années de stagnation

L’estimation des coûts présentée par Shay pour une phase initiale s’élève à environ cinq milliards de dollars. Ce n’est pas un montant négligeable, mais il reste bien inférieur aux dommages économiques et sécuritaires qu’un effondrement jordanien pourrait entraîner. Il s’agit d’un investissement capable d’offrir un horizon de stabilité pour les vingt prochaines années.

Ces fonds ne sont pas destinés uniquement aux terres agricoles et à l’eau, mais également à la création d’industries de transformation, de systèmes logistiques, de zones d’emploi, de centres de recherche agricole et à l’intégration d’un système avancé d’éducation et de formation professionnelle. C’est ainsi que l’on construit une économie, et non en se contentant de distribuer de l’aide.

La portée régionale élargie

Selon Shay, le succès d’un tel programme en Jordanie transformerait le pays d’un acteur fragile soutenu de l’extérieur en un acteur productif au cœur de la région. Il renforcerait la frontière orientale d’Israël, approfondirait la coopération avec l’Arabie saoudite et permettrait, à terme, une participation syrienne prudente à des projets civils, sous réserve de conditions politiques favorables.

Au delà de cela, il enverrait un message clair : les Accords d’Abraham ne sont pas seulement un cadre diplomatique, mais une plateforme pour construire la stabilité par l’économie, l’emploi et un avenir civil.

Une fenêtre d’opportunité qui se referme

Le message principal qui ressort des échanges avec Shay est l’urgence. Le temps ne joue pas en faveur de la Jordanie. Chaque année supplémentaire de dette, de chômage et de frustration rapproche le royaume d’un point d’ébullition. C’est précisément maintenant, dans un contexte de turbulences régionales, qu’existe une fenêtre d’opportunité pour lancer une initiative économique audacieuse, coordonnée et porteuse de vision.

La Jordanie n’est pas un problème. Elle est une clé. La question est de savoir si le système régional et international saura le reconnaître à temps.

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